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je restai un moment encore, bien m’en prit ; le volet s’écarta de nouveau et la même voix enrouée me dit :

— Eh ! l’homme ? Êtes-vous là ?

— Oui, que me voulez-vous ?

— Il n’y a pas ici de capitaine… de capitaine ?… Comment dites-vous ?

— Hector Bambochio.

— C’est ça… il n’y en a pas ici… mais on pourrait connaître un nommé Bamboche.

— C’est lui que je cherche, — m’écriai-je en renaissant à l’espoir, — c’est son vrai nom, mais il se fait appeler le capitaine Hector Bambochio… je ne sais pourquoi.

— Ah ! vous ne savez pas pourquoi il se fait appeler ainsi ? — reprit la voix avec défiance.

Et les chuchotements derrière le volet recommencèrent, puis, après quelques instants, la voix ajouta :

— Avez-vous un mot de passe ?

— Un mot de passe ?… qu’est-ce que cela signifie ?

— Rien… histoire de rire… Bonsoir, — dit la voix en ricanant.

Et le maudit volet se referma.

Ne voulant pas renoncer ainsi au seul, au dernier espoir qui me restât, je frappai de nouveau au volet, en m’écriant :

— Monsieur… je vous en supplie, écoutez-moi, je suis un ami d’enfance de Bamboche. Il y a huit ans que nous ne nous sommes vus. J’arrive aujourd’hui même à Paris, où je viens pour la première fois… Pour vous prouver que je connais bien Bamboche, et qu’il n’a pas de meilleur ami que moi… il a ces mots tatoués sur la