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que, depuis six mois, nous avons perdu le capitaine Hector comme locataire.

Bamboche, libérateur du Texas ?… Cela me surprit d’abord ; mais, dans ma crédulité naïve, il ne me parut pas impossible que mon ami, durant quelques années, eût émigré au Nouveau-Monde, où il avait sans doute gagné le grade de capitaine ; la bravoure et l’énergie de Bamboche rendaient cette supposition acceptable. Heureux d’entendre parler de mon ami avec tant de respect et de sympathie, mon empressement de le revoir s’augmentait encore, et je dis au portier :

— Et, à cette heure, où demeure le capitaine ?

— Rue de Seine-Saint-Germain, hôtel du Midi… M. le capitaine a quitté le superbe appartement qu’il avait loué et meublé dans cette maison, parce que le quartier était trop bruyant pour son père, le signor marquis.

— Son père… le marquis ? — dis-je machinalement, — car Bamboche, fils d’un marquis, me surprenait bien autrement que Bamboche transformé en capitaine… que Bamboche libérateur du Texas ; aussi répétai-je sans songer à cacher au cocher ma surprise :

— Son père le marquis ?

— Oui, Monsieur, — reprit le communicatif portier, — vous ne savez donc pas que le signor marquis Annibal Bambochio, père du capitaine Hector, est arrivé à Paris pour assister à son mariage ?

— Au mariage du capitaine ?

— Certainement, un mariage superbe ! — me dit le portier d’un air confidentiel, — la fille d’un grand