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ton amitié ne lui sera pas salutaire ? Est-ce parce que notre ami est malade, que nous devons l’abandonner sans secours aux progrès de la maladie qui le ronge ? Non, non, mon enfant, tout bien considéré, je ne redoute plus cette entrevue pour toi. Tu n’as rien à y perdre… et ton ami a tout à y gagner.

Je partageai bientôt la généreuse conviction de Claude Gérard ; mes craintes s’évanouirent, toute ma fermeté revint.

— Maintenant, — reprit Claude Gérard, après un assez long silence et avec une émotion pénible, — maintenant, mon enfant, un dernier mot de mes intérêts personnels.

Je le regardai avec étonnement, il poursuivit :

— Ton protecteur, en t’acceptant pour remplir les fonctions qu’il me destinait, m’écrit qu’il ne se croit pas encore quitte envers moi… Cette fois, j’accepte ses offres, et, dans la lettre d’introduction que voici, et que tu lui remettras dès ton arrivée à Paris, je lui demande une faveur… une grande faveur…

— Vous, mon ami ?

— Oui, et je te conjure de lui rappeler cette demande, de crainte qu’au milieu du chaos de ces affaires, il ne l’oublie.

— Et cette faveur ?

— La commune dans laquelle je vais me rendre, est située à proximité d’une ville importante. Il est probable que là aussi se trouve une maison d’aliénés… Dans ce cas…

— Je comprends… votre pauvre folle…