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Puis au-dessous de cette date, et en allemand, cinq lignes de longueur inégale et d’écritures différentes, La première, la troisième, et la cinquième ligne, étaient écrites d’une main ferme, tandis que la deuxième et la quatrième ligne étaient tracées plus finement et d’une manière moins assurée.

Cet objet bizarre me surprit beaucoup ; je cherchai en vain à pénétrer le sens des signes symboliques qui le couvraient en partie ; la couronne d’or surmontant cette date, excitait aussi vivement ma curiosité, mais nul moyen de la satisfaire.

Je remis tristement le parchemin, la croix, la médaille, les lettres dans le portefeuille, m’ingéniant à trouver un moyen de savoir, sans éveiller les soupçons de Claude Gérard, en quelle langue étaient écrites ces lettres.

Un incident, hélas ! inattendu vint couper court à mes préoccupations à ce sujet…

Il me fallut quitter Claude Gérard.

J’étais entré chez lui enfant, j’en sortis homme, moins par l’âge (j’avais dix-huit ans environ) que par la raison et par une expérience précoce acquises à une rude école.

Durant ces années passées auprès d’un homme rempli de savoir, doué des plus rares qualités, philosophe pratique s’il en fut, mon intelligence se développa ; mon esprit se cultiva ; mon caractère acquit une trempe vigoureuse, et j’appris enfin une profession manuelle, celle de charpentier, qui pouvait m’être une ressource contre les mauvais jours.