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CHAPITRE VI.


l’école.


« La mère de Régina est morte, et si malheureux que soit ton sort, il l’est peut-être encore moins que celui qui est réservé à cette pauvre enfant » — m’avait dit Claude Gérard. Cette pensée résumait pour moi le triste spectacle auquel je venais d’assister.

Et pourtant je pus échapper à l’obsession obstinée de cette pensée et m’acquitter, à la grande satisfaction de mon maître, de la part qu’il m’attribua dans ses travaux du jour, réservant pour mes heures de solitude et de repos nocturne le triste bonheur de savourer à loisir les amers souvenirs, les idées de toutes sortes qu’avait fait naître en moi la scène dont j’avais été témoin.

D’ailleurs, la variété de mes occupations durant le restant de la journée, la surprise que plusieurs particularités de la condition de Claude Gérard, l’instituteur, me causèrent, auraient, je crois, suffi à me distraire de mes préoccupations au sujet de Régina. J’appris aussi, dans la matinée, qu’elle ne devait plus revenir dans ce village :