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CHAPITRE V.


la fosse.


Le soleil se levait au moment où, après avoir attendu quelques instants Claude Gérard à la porte de la maison mortuaire où il entra, j’arrivai avec lui au cimetière, pauvre cimetière s’il en fut, où l’on ne voyait que d’humbles croix à demi-cachées dans de grandes herbes, au milieu desquelles s’élevaient çà et là quelques cyprès. Il restait vers le milieu, sur une petite éminence, une place assez vaste. Claude Gérard se dirigea vers ce point, et me dit :

— Allons, mon enfant, à l’ouvrage ; heureusement le dégel a amolli le sol. Je vais creuser ;… tu relèveras la terre avec la pelle. Hâtons-nous, car le cercueil ne tardera pas à arriver.

Puis il ajouta, comme se parlant à soi-même :

— Morte hier… enterrée ce matin… Heureusement je suis rassuré sur cette funeste précipitation qui cause parfois de si terribles malheurs.

— Quels malheurs, Monsieur ?