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» Vous comprenez bien que tout a été employé pour rendre, pendant très-long-temps, la mesure complètement illusoire. Mais enfin, forcés dans nos derniers retranchements, nous avons relégué l’école dans une étable infecte, malsaine, et le taux de la redevance de chaque enfant en état de payer fixé à un sou par mois, ce qui élevait, pour l’instituteur, la redevance scolaire à environ 40 ou 50 fr. par an ; de plus, ledit instituteur était obligé à toutes sortes de fonctions rudes et avilissantes ; le prédécesseur de Claude Gérard y a renoncé au bout de trois mois ; l’école a été fermée deux ans ; il a fallu un Claude Gérard pour venir affronter, et surtout subir tant de misère, tant de dégoût, tant de déboires avec une insolente abnégation.

» Parmi les riches propriétaires du pays, était un assez bon homme, à qui j’avais facilement fait comprendre tout le danger qu’offre l’éducation du peuple.

    craignent de voir l’instruction se répandre dans les classes pauvres. (p. 187.)

    » (Cher). — Beaucoup de propriétaires sans aucune aversion pour le gouvernement, mais, avant tout, amis de l’ordre et de la paix, ne voient pas sans inquiétude propager l’instruction élémentaire dans des temps où les journaux pullulent, ils redoutent les avocats de village, comme ils les appellent. Ces propriétaires ne comprennent pas encore bien, que les avocats de village (ajoute très-sensément l’inspecteur dans son rapport) ne doivent leur pernicieuse influence qu’au monopole de la lecture et de l’écriture, et que, quand ces ressources seront à l’usage de tous, elles cesseront de profiter à quelques-uns contre le plus grand nombre. (p. 188)

    » (Charente.) — Il n’est que trop vrai, en général, que les propriétaires riches et aisés, sans éducation, ne voudraient plus voir les indigents recevoir de l’instruction comme leurs enfants. (p. 188.)