boîte, tandis que, sur le devant de la capote, on remarquait plusieurs trous destinés à donner de l’air, mais qui défiaient les regards curieux et indiscrets.
Au dessous de la capote, vers la partie postérieure de la boîte, était fixé un large entonnoir paraissant destiné à recevoir l’eau dont on remplissait la boîte, eau qui, lorsqu’on voulait la changer, devait s’écouler à volonté par un robinet situé à l’extrémité inférieure de la caisse. Lorsque celle-ci eut glissé à terre le long des branches du baquet, le charretier, homme à figure honnête et naïve, et qui semblait regarder son chargement avec une sorte de crainte mêlée de curiosité, dit à la Levrasse :
— J’espère, bourgeois, que vous êtes content de ce voiturage-là ? Je suis parti hier, et j’arrive ; la nuit était si douce que je n’ai arrêté que pour faire manger mes chevaux ; j’ai, comme vous voyez, défilé mes vingt-deux lieues en quinze heures, et…
La Levrasse interrompit le voiturier :
— Vous avez, n’est-ce pas, changé l’eau de mon homme-poisson, hier soir… comme on vous l’a recommandé ?
— Moi, Monsieur la Levrasse… on ne m’a pas parlé de cela.
— Ah ! malheureux ! — s’écria la Levrasse en paraissant en proie à une terrible anxiété, — quel oubli !!
— Mais M. Boulingrin, chez qui j’ai pris le poisson… Non… l’homme-poisson, ne m’a rien dit du tout…
— Il ne vous a rien dit ?
— Non, Monsieur la Levrasse ; il m’a dit seule-