Je ne sais combien de temps je restai plongé dans cette espèce d’anéantissement, ne pensant plus, ne voyant plus ; mais, lorsque je revins à moi, la nuit était noire, la lune avait disparu. Je rassemblai mes souvenirs. Les trois pièces d’argent et le petit châle ensanglanté que je retrouvai près de moi me rappelèrent la réalité.
Que faire ? Que résoudre ?
Attendre le jour pour me mettre en quête de Basquine et de Bamboche ? Comment espérer de les rejoindre ? De quel côté diriger mes recherches ? Et ce sang fraîchement répandu… était-ce son sang à elle ? était-ce à lui ? Si l’un d’eux avait été grièvement blessé, tué… peut-être, où s’était réfugié l’autre ? Dans quel asile avait-il été transporté ? où avait-on caché le cadavre ?
Ma pensée s’égarait au milieu de ces poignantes incertitudes ; aucun parti possible et praticable ne se présentait à moi.