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Mais quel fut mon effroi, lorsque, dans le morceau d’étoffe, je reconnus le mauvais petit châle que Basquine portait le jour même… Ce petit châle était ensanglanté, car cette humidité noirâtre où j’avais mouillé mes mains, c’était une mare de sang…

Ce châle, ces trois pièces d’argent tombées par hasard ou oubliées là, me prouvaient assez que Basquine et Bamboche, fidèles au rendez-vous donné, s’y étaient rendus après le vol pour m’attendre, mais que leur était-il arrivé ensuite ? Était-ce le sang de Basquine ? Était-ce le sang de Bamboche qui trempait la terre ? Par suite de quel mystérieux événement ce sang avait-il été répandu ?

Toutes ces pensées effrayantes se heurtaient à la fois dans mon esprit. Je sentis mes idées se troubler, j’eus comme un vertige, et je tombai sans connaissance au pied de la croix, tenant entre mes mains le petit châle de Basquine.