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Et il me faisait une grotesque grimace.

Je fus donc très-effrayé de me voir seul avec la Levrasse dans la chambre aux chevelures. Après avoir fermé la porte, il me dit :

— Petit Martin, je suis très-content de toi, je vais te donner une preuve de confiance.

J’ouvris des yeux étonnés.

— Léonidas Requin arrive demain matin.

— Léonidas Requin, mon bourgeois ? (Nous appelions la Levrasse notre bourgeois ; c’était la formule officielle.)

— Oui, — reprit la Levrasse, — c’est l’homme-poisson ; et, comme tu es le plus nouveau ici, les corvées te regardent, petit Martin.

— Quelle corvée, bourgeois ?

— Une corvée de confiance, bien entendu, car ce brigand de Bamboche serait capable de le faire étrangler et de le laisser sans eau.

— Et ma corvée à moi, bourgeois, qu’est-ce que ce sera ?

— Tu feras manger l’homme-poisson, vu qu’il n’a que des nageoires… ce pauvre minet, ce qui lui est peu commode pour manier une fourchette et un couteau…

— Il faudra que je fasse manger l’homme-poisson ! bourgeois ?

— Et que tu lui changes son eau tous les jours, petit Martin, car il vit dans un grand bocal en sa qualité de poisson d’eau douce.

— Lui changer son eau ! — m’écriai-je de plus en plus consterné de ces nouvelles fonctions.