Soudain la mère Major entra dans le foyer ; elle était vêtue en sauvagesse, le front ceint d’une couronne de hautes plumes rouges et noires ; elle portait une casaque en étoffe tigrée, simulacre d’une peau de panthère ; ce vêtement ne cachait pas ses genoux raboteux, sur lesquels plissait un maillot couleur de chair. Elle était pâle sous l’épaisse couche de fard qui couvrait son visage ; ses gros sourcils noirs semblaient se contracter malgré elle ; son regard me parut sinistre.
Ces remarques me frappèrent d’autant plus, qu’elle nous adressa la parole avec une douceur inaccoutumée.
— Vite, vite, mes enfants, — nous dit-elle cordialement, — nous n’avons que le temps de préparer notre entrée pour la pyramide humaine… dont tu vas être l’obélisque, mon petit ange, — dit gaîment la mère Major à Basquine, en lui prenant le menton et la baisant au front.
Cette caresse hypocrite me fit trembler…
Évidemment le danger que je redoutais pour Bas-