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— Papa !… je veux rester avec toi !… Laissez-moi !… laissez-moi !…

La femme du charron, ne pouvant supporter ce cruel spectacle, fit d’un geste désespéré rouler à ses pieds l’argent que mon maître avait laissé sur ses genoux, et s’écria :

— Reprenez votre argent… laissez-nous notre enfant… le bon Dieu fera de nous ce qu’il voudra… mais vous n’emporterez pas notre enfant.

La Levrasse ne répondit rien, haussa les épaules et vint facilement à bout d’arracher Jeannette du cou du charron, qui semblait alors avoir perdu tout sentiment ; puis, tenant entre ses bras l’enfant qui se débattait en vain, mon maître dit à la femme du charron en gagnant la porte :

— Il est trop tard pour vous rétracter… j’ai l’engagement en poche.

— Ma fille !… je veux ma fille !… il m’emporte ma fille !… — s’écria la pauvre mère en voyant la Levrasse envelopper Jeannette dans son manteau. — Mes enfants… au secours !… empêchez-le de sortir… jetez-vous après lui… Sainte Mère de Dieu, venez à mon secours… ou me vole ma fille !… mon mari me tuera !!!…

Les enfants affamés ne songeaient qu’à satisfaire à une faim dévorante, n’obéirent pas aux ordres de leur mère, et la Levrasse, chargé de son léger fardeau, ouvrit bientôt la porte.

J’étais resté immobile, épouvanté au milieu de la chambre ; il fallut, pour m’arracher à ma stupeur, que