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turne de la vaste salle d’hôpital où nous introduirons le lecteur.

Le long de ses grands murs sombres, percés çà et là de fenêtres grillagées comme celles des prisons, s’étendent deux rangées de lits parallèles, vaguement éclairées par la lueur sépulcrale d’un reverbère suspendu au plafond.


    plus loin : — On frappe ma poitrine en vingt endroits et devant tout le monde ; on y fait de vilaines marques d’encre pour indiquer apparemment le progrès des obstructions qui ont envahi mes entrailles. — Les médecins d’à présent, — ajoutait cette femme, — ressemblent à des inquisiteurs ; on guérit maintenant comme on punissait jadis, et cela me chagrine. »

    Plus loin, après avoir décrit les formalités de la visite, M. Z. ajoute :

    « Le docteur ne fait qu’apparaître au lit des anciens malades qui sont en voie de guérison ou convalescents ; mais parvenu à un des lits occupés par des malades nouveaux ou en danger, il ne saurait en approcher qu’après avoir traversé la double haie d’étudiants, conservant là patiemment depuis le matin leur poste d’observateurs vigilants. Quant au malade, il reste muet et silencieux au milieu de cette foule curieuse et attentive, et souvent la maladie s’aggrave en proportion de cette affluence, indiquant le danger et motivant toujours l’inquiétude. Tandis que le patient envisage le médecin avec cette émotion qui participe de la confiance et de l’anxiété, celui-ci porte circulairement sur les assistants un regard de recueillement et de circonspection, qui s’illumine soudain en arrivant au malade, dont le trouble intérieur est ainsi comblé. »