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En lisant les lignes suivantes on comprendra pourquoi nous les avons fait précéder de quelques réflexions.

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Rien de plus attristant que l’aspect noc-

    5o par le médecin sédentaire de l’hôpital, et enfin 6o le lendemain matin par le médecin en chef du service, ainsi que par dix ou vingt des élèves zélés et studieux qui suivent la clinique publique. Sans doute cela profite à l’expérience maintenant si précoce des jeunes médecins, autant qu’au progrès de l’art ; mais cela aggrave les maux ou retarde certainement la guérison du malade…

    » Un de ces malheureux disait un jour :

    » — Je serais un accusé de cour d’assises que je n’aurais pas eu en quinze jours plus d’interrogatoires ; cinquante personnes, depuis hier, m’ont harcelé de questions presque toujours semblables. Je n’avais qu’une pleurésie en entrant ici ; mais je crains bien que l’insatiable curiosité de tant de personnes ne me donne à la fin une fluxion de poitrine.

    » Une femme me disait :

    » — On m’obsède à chaque instant, on veut connaître mon âge, mon tempérament, ma constitution, la couleur de mes cheveux, si j’ai la peau brune ou blanche, mon régime, mes habitudes, la santé de mes ascendants, les circonstances sous lesquelles je suis née, ma fortune, ma position, mes plus secrètes affections et le motif supposé de mes chagrins ; on va jusqu’à scruter ma conduite, et jusqu’à épier des sentiments que je devrais soigneusement renfermer dans mon cœur, et dont le soupçon me fait rougir. Et