Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mes paupières fermées… elle me brûle, elle me dévore… Ah ! maintenant mes mains me garantissent un peu !… Mais éteins cette lampe, elle jette une flamme infernale !…

— Plus de doute… — dit Polidori — sa vue est frappée de l’exorbitante sensibilité dont son ouïe avait été frappée tout à l’heure… puis une crise d’hallucination… Il est perdu… Le saigner de nouveau dans cet état serait mortel… Il est perdu…

Un nouveau cri aigu, terrible, de Jacques Ferrand retentit dans la chambre :

— Bourreau ! éteins donc cette lampe !… son éclat embrasé pénètre à travers mes mains qu’il rend transparentes… Je vois le sang circuler dans le réseau de mes veines… J’ai beau clore mes paupières de toutes mes forces, cette lave ardente s’y infiltre… Oh ! quelle torture !… ce sont des élancements éblouissants comme si on m’enfonçait au fond des orbites un fer aigu chauffé à blanc… Au secours ! mon Dieu ! au secours !… — s’écria-t-il en se tordant sur son lit, en proie à d’horribles convulsions de douleur.