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Encore une fois, chasse de ton cerveau ces images mortellement lascives, ou tu périras…

— Chasser ces images ! — s’écria Jacques Ferrand avec exaltation — oh ! jamais, jamais !… Toute ma crainte est que ma pensée s’épuise à les évoquer… mais, par l’enfer !… elle ne s’épuise pas… Plus cet ardent mirage m’apparaît, plus il ressemble à la réalité… Dès que la douleur me laisse un moment de repos… dès que je puis lier deux idées, Cécily, ce démon que je chéris et que je maudis, surgit à mes yeux…

— Quelle fureur indomptable !… Il m’épouvante !

— Tiens… maintenant… — dit le notaire d’une voix stridente et les yeux obstinément attachés sur un point obscur de son alcôve — je vois déjà… comme une forme indécise et blanche se dessiner… là… là.

Et il étendait son doigt velu et décharné dans la direction de sa vision.

— Tais-toi… malheureux…

— Ah !… la voilà…

— Jacques… c’est la mort.

— Ah ! je la vois — ajouta Ferrand les