Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

riées !… Oh ! — ajouta-t-il avec un rire amer — quand la nature se mêle d’être cruelle… et de jouer le rôle de tourmenteur, elle défie les plus féroces combinaisons des hommes. Ainsi, dans cette maladie, causée par une frénésie érotique, elle soumet chaque sens à des tortures inouïes, surhumaines… elle développe la sensibilité de chaque organe jusqu’à l’idéal, pour que l’atrocité des douleurs soit idéale aussi.

Après avoir contemplé pendant quelques moments les traits de son complice, il tressaillit de dégoût, se recula et dit :

— Ah ! ce masque est affreux… Ces frémissements rapides qui le parcourent et le rident parfois le rendent effrayant…

Au-dehors l’ouragan redoublait de furie…

— Quel orage ! — reprit Polidori en tombant assis dans un fauteuil et en appuyant son front dans ses mains. — Quelle nuit… quelle nuit ! Il ne peut y en avoir de plus funeste pour l’état de Jacques.

Après un long silence il reprit :

— Je ne sais si le prince, instruit de l’infernale puissance des séductions de Cécily et