Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/52

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vée, tachée de sang ; une ligature de drap rouge, que l’on aperçoit à son bras nerveux, annonce qu’il vient d’être saigné par Polidori.

Celui-ci, debout auprès du lit, s’appuie d’une main au chevet, et semble contempler les traits de son complice avec inquiétude.

Rien de plus hideusement effrayant que la figure de Jacques Ferrand, alors plongé dans cette torpeur somnolente qui succède ordinairement aux crises violentes.

D’une pâleur violacée qui se détache des ombres de l’alcôve, son visage, inondé d’une sueur froide, a atteint le dernier degré du marasme ; ses paupières fermées sont tellement gonflées, injectées de sang, qu’elles apparaissent comme deux lobes rougeâtres au milieu de cette face d’une lividité cadavéreuse.

— Encore un accès aussi violent que celui de tout à l’heure… et il est mort… — dit Polidori à voix basse. — Arétée[1] l’a dit, la plu-

  1. Nam plerumque in septima die hominem consumit (Arétée). Voir aussi la traduction de Baldassar, (Cas. med. lib. iii, Salacitas nitro curata.) Voir aussi les admirables pages d’Ambroise Paré sur le satyriasis, cette étrange et effrayante maladie qui ressemble tant, dit-il, à un châtiment de Dieu