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gens cet homme courageux qui vient de me sauver encore la vie…

— Oh ! mon père, je vous en prie… ne me quittez pas… — s’écria Fleur-de-Marie avec épouvante en saisissant le bras de Rodolphe — ne me laissez pas seule… je mourrais de frayeur… j’irai où vous irez…

— Mais ce spectacle est affreux !

— Mais grâce à cet homme… vous vivez pour moi, mon père… permettez au moins que je me joigne à vous pour le remercier et pour le consoler.

La perplexité du prince était grande : sa fille témoignait une si juste frayeur de rester seule dans une chambre de cette ignoble taverne, qu’il se résigna à entrer avec elle dans la salle basse où se trouvait le Chourineur.

Le maître de la guinguette, et plusieurs d’entre les femmes qui y étaient restées (parmi lesquelles se trouvait l’ogresse du tapis-franc) avaient à la hâte étendu le blessé sur un matelas, et puis étanché, tamponné sa plaie avec des serviettes.

Le Chourineur venait d’ouvrir les yeux lorsque Rodolphe entra. À la vue du prince, ses