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franc au commencement de ce récit) ; cet homme masqué était Nicolas Martial le fils, le frère des deux femmes dont l’échafaud était dressé à quelques pas… Entraîné dans cet acte d’insensibilité atroce, d’audacieuse forfanterie par un de ses compagnons, redoutable bandit, évadé aussi… déguisé aussi… ce misérable osait, à l’aide de ce travestissement, se livrer aux dernières joies du carnaval…

La femme qui dansait avec lui, costumée en vivandière, portait un chapeau de cuir bouilli bossué, à rubans déchirés, une sorte de justaucorps de drap rouge passé, orné de trois rangs de boutons de cuivre à la hussarde ; une jupe verte et des pantalons de calicot blanc ; ses cheveux noirs tombaient en désordre sur son front ; ses traits, hâves et plombés, respiraient l’effronterie et l’impudeur.

Le vis-à-vis de ces danseurs était non moins ignoble.

L’homme, d’une très-grande taille, déguisé en Robert Macaire, avait tellement barbouillé de suie sa figure osseuse, qu’il était méconnaissable ; d’ailleurs un large bandeau cou-