pés. Pour désarmer la colère de mon père à son égard, Polidori fit plus : il lui remit une de vos lettres à votre frère, interceptée lors d’un voyage que fit Seyton.
— Ciel !… il serait possible ?
— Vous expliquez-vous mes mépris maintenant ?
— Oh ! assez… assez…
— Dans cette lettre, vous dévoiliez vos projets ambitieux avec un cynisme révoltant… Vous me traitiez avec un dédain glacial ; vous me sacrifiiez à votre orgueil infernal ; je n’étais que l’instrument de la fortune souveraine qu’on vous avait prédite… vous trouviez enfin… que mon père vivait bien long-temps…
— Malheureuse que je suis !… À cette heure je comprends tout.
— Et pour vous défendre… j’avais menacé la vie de mon père… Lorsque le lendemain, sans m’adresser un seul reproche, il me montra cette lettre… cette lettre qui à chaque ligne révélait la noirceur de votre âme, je ne pus que tomber à genoux et demander grâce. Depuis ce jour j’ai été poursuivi par un remords inexorable. Bientôt, je quittai l’Allema-