Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/356

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des, énergiques, tous deux doués de bons et valeureux instincts, sympathiseraient d’autant mieux qu’ils avaient aussi tous deux des raisons de rechercher la solitude, l’un à cause de son passé, l’autre à cause des crimes de sa famille.

Il ne se trompait pas, Martial et la Louve acceptèrent avec transport ; puis ayant été, par l’intermédiaire de Murph, mis en rapport avec le Chourineur, tous trois se félicitèrent bientôt des relations que promettait leur voisinage en Algérie.

Malgré la profonde tristesse où il était plongé, ou plutôt à cause même de cette tristesse, le Chourineur, touché des avances cordiales de Martial et de sa femme, y répondit avec effusion. Bientôt une amitié sincère unit les futurs colons ; les gens de cette trempe se jugent vite et s’aiment de même… Aussi la Louve et Martial, n’ayant pu, malgré leurs affectueux efforts, tirer leur nouvel ami de sa sombre léthargie, ne comptaient plus pour l’en distraire que sur le mouvement du voyage et sur l’activité de leur vie à venir ; car une fois en Algérie ils seraient obligés de se mettre