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— Ayez la complaisance de baisser la tête, madame…

La veuve baissa la tête en disant :

— Nous sommes de bonnes pratiques ; vous avez eu mon mari… maintenant voilà sa femme et sa fille…

Sans répondre, le bourreau ramassa dans sa main gauche les longs cheveux gris de la condamnée, et se mit à les couper très-ras… très-ras… surtout à la nuque.

— Ça fait que j’aurai été coiffée trois fois dans ma vie — dit la veuve avec un ricanement sinistre : — le jour de ma première communion, quand on m’a mis le voile ; le jour de mon mariage, quand on m’a mis la fleur d’oranger… et puis aujourd’hui, n’est-ce pas… coiffeur de la mort !

Le bourreau resta muet.

Les cheveux de la condamnée étant épais et rudes, l’opération fut si longue, que la chevelure de Calebasse tombait entièrement sur les dalles alors que celle de sa mère n’était coupée qu’à demi.

— Vous ne savez pas à quoi je pense ? —