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le corridor plusieurs gardiens, le directeur de la prison et quelques curieux privilégiés.

La veuve se dirigeait d’un pas hardi vers la place qu’on lui avait indiquée, lorsqu’elle passa devant sa fille…

Elle s’arrêta… s’approcha d’elle, et lui dit d’une voix légèrement émue :

— Ma fille… embrasse-moi…

À la voix de sa mère, Calebasse sortit de son apathie, se dressa sur son séant, et, avec un geste de malédiction, elle s’écria :

— S’il y a un enfer… descendez-y, maudite !…

— Ma fille !… embrasse-moi !… — dit encore la veuve en faisant un pas.

— Ne m’approchez pas !… vous m’avez perdue !… — murmura la malheureuse en jetant ses mains en avant pour repousser sa mère.

— Pardonne-moi !…

— Non !… non !… — dit Calebasse d’une voix convulsive, et cet effort ayant épuisé ses forces, elle retomba presque sans connaissance entre les bras des aides.

Un nuage passa sur le front indomptable