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rable a cessé de vivre… Mais veuillez m’attendre un moment avec ces braves gens… je vais voir comment se trouve Morel. — Puis, s’adressant à la fille du lapidaire : — Je vous en prie, Louise, soyez bien attentive : au moment où je crierai : venez ! paraissez aussitôt, mais seule… Quand je dirai une seconde fois venez… les autres personnes entreront avec vous…

— Ah ! monsieur, le cœur me manque — dit Louise en essuyant ses larmes ; — pauvre père… si cette épreuve était inutile !…

— J’espère qu’elle le sauvera. Depuis long-temps je la ménage… allons, rassurez-vous, et songez à mes recommandations…

Et le docteur, quittant les personnes qui l’accompagnaient, entra dans une chambre dont les fenêtres grillées ouvraient sur un jardin.

Grâce au repos, à un régime salubre, aux soins dont on l’entourait, les traits de Morel le lapidaire n’étaient plus pâles, hâves et creusés par une maigreur maladive ; son visage plein, légèrement coloré, annonçait le retour de la santé ; mais un sourire mélancolique,