Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sans réponse… La seule que vous m’ayez écrite m’annonçait sa mort !…

— Je voulais me venger de vos mépris en vous refusant votre enfant… Cela était indigne. Mais écoutez-moi… je le sens… la vie m’échappe, ce dernier coup m’accable…

— Non ! non ! je ne vous crois pas… je ne veux pas vous croire… La Goualeuse… ma fille !… Oh ! mon Dieu, vous ne voudriez pas cela !

— Écoutez-moi, vous dis-je… Lorsqu’elle eut quatre ans, mon frère chargea madame Séraphin, veuve d’un ancien serviteur à lui, d’élever l’enfant jusqu’à ce qu’elle fût en âge d’entrer en pension… La somme destinée à assurer l’avenir de notre fille fut déposée par mon frère chez un notaire cité par sa probité. Les lettres de cet homme et de madame Séraphin, adressées à cette époque à moi et à mon frère, sont là… dans cette cassette… Au bout d’un an, on m’écrivit que la santé de ma fille s’altérait… huit mois après, qu’elle était morte, et l’on m’envoya son acte de décès. À cette époque, madame Séraphin est entrée au service de Jacques Ferrand, après avoir livré