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Malgré le repentir de la comtesse, lorsque le ministre dit d’une voix solennelle à Rodolphe : — « Votre Altesse Royale consent-elle à prendre pour épouse madame Sarah Seyton de Halsbury, comtesse Mac-Gregor ? » et que le prince eut répondu « Oui ! » d’une voix haute et ferme, le regard mourant de Sarah étincela ; une rapide et fugitive expression d’orgueilleux triomphe passa sur ses traits livides : c’était le dernier éclair de l’ambition qui mourait avec elle.

Durant cette triste et imposante cérémonie, aucune parole ne fut échangée entre les assistants. Lorsqu’elle fut accomplie, les témoins de Sarah, M. le duc de Lucenay et lord Douglas vinrent en silence saluer profondément le prince, puis sortirent.

Sur un signe de Rodolphe, Murph et M. de Graün les suivirent.

— Mon frère… — dit tout bas Sarah — priez le ministre de vous accompagner dans la pièce voisine… et d’avoir la bonté d’y attendre un moment.

— Comment vous trouvez-vous… ma sœur ?… Vous êtes bien pâle…