Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Les moments pressaient ; mais les remords empreints de la tendresse maternelle qui remplaçaient alors chez Sarah une impitoyable ambition, rendaient la tâche de Seyton plus difficile encore. Tout son espoir était que sa sœur le trompait ou se trompait elle-même, et que l’orgueil de cette femme se réveillerait dès qu’elle toucherait à cette couronne si long-temps rêvée.

— Ma sœur… — dit Thomas Seyton d’une voix grave et solennelle — je suis dans une terrible perplexité… Un mot de moi va peut-être vous rendre à la vie… va peut-être vous tuer…

— Je vous l’ai dit… je n’ai plus d’émotions à redouter…

— Une seule… pourtant…

— Laquelle ?

— S’il s’agissait… de votre fille ?…

— Ma fille est morte…

— Si elle ne l’était pas ?

— Nous avons épuisé cette supposition tout à l’heure… Assez, mon frère… mes remords me suffisent.

— Mais si ce n’était pas une supposition ?…