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à jamais séparés l’un de l’autre, jamais elle ne verra ma fille… Ainsi Fleur-de-Marie… perdra en vous la plus tendre des mères…

— Il lui restera le plus tendre des pères… Par le mariage, elle sera la fille légitime d’un prince souverain de l’Europe, et, ainsi que vous l’avez dit, monseigneur, sa position sera aussi éclatante qu’elle était obscure.

— Vous êtes impitoyable… je suis bien malheureux !

— Osez-vous parler ainsi… vous si grand, si juste… vous qui comprenez si noblement le devoir, le dévouement et l’abnégation… Tout à l’heure, avant cette révélation providentielle, quand vous pleuriez votre enfant avec des sanglots si déchirants, si l’on vous eût dit : Faites un vœu, un seul… et il sera réalisé… vous vous seriez écrié : Ma fille… oh ! ma fille… qu’elle vive !… Ce prodige s’accomplit… votre fille vous est rendue… et vous vous dites malheureux… Ah ! monseigneur, que Fleur-de-Marie ne vous entende pas !…

— Vous avez raison — dit Rodolphe après un long silence — tant de bonheur… c’eût été le ciel… sur la terre… et je ne mérite pas