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le front de faire dire à mon homme que d’un moment à l’autre il pourrait s’échapper, et que Martial lui tienne prêt chez le père Micou de l’argent et des habits pour se déguiser.

— Votre Martial a si bon cœur !

— Bon cœur tant que vous voudrez, la Goualeuse ; mais que le diable me brûle si je laisse mon homme aider un assassin qui a voulu le tuer ! Martial ne dénoncera pas le complot d’évasion, c’est déjà beaucoup… D’ailleurs, maintenant que vous voilà en santé, la Goualeuse, nous allons partir, moi, mon homme et les enfants, pour notre tour de France ; nous ne remettrons jamais les pieds à Paris : c’était bien assez pénible à Martial d’être appelé fils du guillotiné… Qu’est-ce que cela serait donc lorsque mère, frère et sœur y auraient passé ?…

— Vous attendrez au moins que j’aie parlé de vous à M. Rodolphe, si je le revois… Vous êtes revenue au bien, j’ai dit que je vous en ferais récompenser, je veux tenir ma parole. Sans cela ! comment m’acquitterais-je envers