Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/173

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Comme vous me gâtez, la Louve…

— Hum !… vous ne le méritez guère ; toujours à vous débattre contre ce que je veux faire pour votre bien… Vous n’êtes pas fatiguée ? Voilà une bonne demi-heure que nous marchons… Midi vient de sonner à Asnières.

— Je suis un peu lasse… mais je sens que cette promenade m’a fait du bien.

— Vous voyez… vous étiez lasse… vous ne pouviez pas me demander plus tôt de vous asseoir ?

— Ne me grondez pas, je ne m’apercevais pas de ma lassitude… C’est si bon de marcher quand on a été long-temps alitée… de voir le soleil, les arbres, la campagne quand on a cru ne les revoir jamais !

— Le fait est que vous avez été dans un état désespéré durant deux jours… Pauvre Goualeuse !… oui, on peut vous dire cela maintenant… on désespérait de vous…

— Et puis, figurez-vous, la Louve, que me voyant sous l’eau… malgré moi je me suis rappelé qu’une méchante femme, qui m’avait tourmentée quand j’étais petite, me menaçait toujours de me jeter aux poissons… Plus tard