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pour savoir qu’il est encore pour les pauvres des misères et des terreurs même au delà de la tombe…

— Pardon, madame — dit timidement la Lorraine — pour une grande dame riche et heureuse comme vous méritez de l’être, cette demande est bien triste… je n’aurais pas dû la faire !

— Je vous en remercie au contraire, mon enfant, elle m’apprend une misère que j’ignorais, et cette science ne sera pas stérile… Soyez tranquille, quoique ce moment fatal soit bien éloigné d’ici… quand il arrivera vous serez sûre de reposer en terre sainte…

— Oh ! merci, madame — s’écria la Lorraine ; — si j’osais vous demander la permission de baiser votre main…

Clémence présenta sa main aux lèvres desséchées de la Lorraine.

— Oh ! merci !… madame… j’aurai quelqu’un à aimer et à bénir jusqu’à la fin… avec la Goualeuse… et je ne serai plus attristée… pour après ma mort…

Ce détachement de la vie et ces craintes d’outre-tombe avaient péniblement affecté