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le pauvre est grande et sainte — dit Clémence les yeux mouillés de douces larmes.

— Il en a été de même de mademoiselle Rigolette, qui, selon ses moyens de petite ouvrière — reprit la Lorraine — avait, il y a quelques jours, offert ses services à Jeanne.

— Quel singulier rapprochement !… — se dit Clémence de plus en plus émue, car chacun de ces deux noms : la Goualeuse et Rigolette, lui rappelait une noble action de Rodolphe. — Et vous, mon enfant, que puis-je pour vous ? — dit-elle à la Lorraine. — Je voudrais que les noms que vous venez de prononcer avec tant de reconnaissance vous portassent aussi bonheur.

— Merci, madame — dit la Lorraine avec un sourire de résignation amère ; — j’avais un enfant… il est mort… je suis poitrinaire condamnée… je n’ai plus besoin de rien.

— Quelle idée sinistre ! À votre âge… si jeune, il y a toujours de la ressource.

— Oh ! non, madame… je sais mon sort… je ne me plains pas… j’ai vu encore cette nuit mourir une poitrinaire dans la salle… on