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une digne manière de célébrer l’excellente nouvelle que vous me donnez. — Puis s’adressant à la religieuse qui venait de faire boire quelques cuillerées d’une potion à mademoiselle de Fermont : — Eh bien !… ma sœur, reprend-elle ses sens ?

— Pas encore… madame… elle est si faible. Pauvre demoiselle ! à peine si l’on sent les battements de son pouls.

— J’attendrai pour l’emmener qu’elle soit en état d’être transportée dans ma voiture… Mais, dites-moi, ma sœur, parmi toutes ces malheureuses malades, n’en connaîtriez-vous pas qui méritassent particulièrement l’intérêt et la pitié, et à qui je pourrais être utile avant de quitter cet hospice ?

— Ah ! madame… c’est Dieu qui vous envoie… — dit la sœur ; — il y a là — ajouta-t-elle en montrant le lit de la sœur de Pique-Vinaigre — une pauvre femme très-malade et très à plaindre : elle n’est entrée ici qu’à bout de ses forces ; elle se désole sans cesse parce qu’elle a été obligée d’abandonner deux petits enfants qui n’ont qu’elle au monde pour soutien… Elle disait tout à l’heure à