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— Si, si, il le faut, ils le veulent… J’ai assez pleuré la première fois, je mourais de honte… Je résistais, on m’a menacée de me renvoyer… Il a bien fallu me décider, mais cela m’a fait une telle révolution, que j’en ai été bien plus malade… Jugez donc… presque nue… devant tant de monde… c’est bien pénible, allez…

— Devant le médecin lui seul… je comprends ça… si c’est nécessaire, et encore ça coûte beaucoup… Mais pourquoi devant tous ces jeunes gens ?

— Ils apprennent et on leur enseigne sur nous… Que voulez-vous ? nous sommes ici pour ça… c’est à cette condition qu’on nous reçoit à l’hospice.

— Ah ! je comprends — dit Jeanne Duport avec amertume — on ne nous donne rien pour rien, à nous autres… Mais pourtant… il y a des occasions où ça ne peut pas être… Ainsi ma pauvre fille Catherine, qui a quinze ans, viendrait à l’hospice… est-ce qu’on oserait vouloir que devant tous ces jeunes gens ?… oh ! non, je crois que j’aimerais mieux la voir mourir chez nous.

— Si elle venait ici, il faudrait bien qu’elle