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— Je reprends donc courage, je croyais que mon mari ne reviendrait pas de long-temps, car il avait pris chez nous tout ce qu’il pouvait prendre. Non… je me trompe… — ajouta la malheureuse en frissonnant… — il lui restait à prendre ma fille…, ma pauvre Catherine…

— Votre fille ?

— Vous allez voir… vous allez voir. Il y a trois jours, j’étais à travailler avec mes enfants autour de moi ; mon mari entre… Rien qu’à son air, je m’aperçois tout de suite qu’il a bu. — Je viens chercher Catherine, qu’il me dit. — Malgré moi je prends le bras de ma fille et je réponds à Duport : — Où veux-tu l’emmener ? — Ça ne te regarde pas, c’est ma fille ; qu’elle fasse son paquet et qu’elle me suive. — À ces mots-là, mon sang ne fait qu’un tour, car figurez-vous, la Lorraine, que cette mauvaise femme qui est avec mon mari… ça fait frémir à dire, mais enfin… c’est ainsi… elle le pousse depuis long-temps à tirer parti de notre fille… qui est jeune et jolie… Dites, quel monstre de femme !

— Ah ! oui, c’est un vrai monstre.