Page:Sue - Les mystères de Paris, 9è série, 1843.djvu/102

Cette page a été validée par deux contributeurs.

femme connaissait une jeune fille, belle et charitable comme un ange du bon Dieu ; cette jeune fille avait un peu d’argent ; elle m’a retirée de ma cave, m’a bien établie dans un cabinet garni dont elle a payé un mois d’avance… me donnant en outre un berceau d’osier pour mon enfant, et quarante francs pour moi avec un peu de linge… Grâce à elle, j’ai pu me remettre sur pied et reprendre mon ouvrage…

— Bonne petite fille… Tenez, moi aussi j’ai rencontré par hasard comme qui dirait sa pareille, une jeune ouvrière bien serviable. J’étais allée… voir mon pauvre frère qui est prisonnier… — dit Jeanne après un moment d’hésitation — et j’ai rencontré au parloir cette ouvrière dont je vous parle : m’ayant entendu dire à mon frère que je n’étais pas heureuse, elle est venue à moi, bien embarrassée, pour m’offrir de m’être utile selon ses moyens, la pauvre enfant…

— Comme c’était bon à elle !…

— J’ai accepté : elle m’a donné son adresse, et, deux jours après, cette chère petite mademoiselle Rigolette… elle s’appelle Rigolette… m’avait fait une commande…