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envers vous ? et votre silence obstiné lorsque Rodolphe, après votre mariage avec le comte Mac-Gregor, vous redemandait votre fille alors tout enfant ? votre fille, dont une froide lettre de vous lui a appris la mort il y a dix ans… Oubliez-vous donc que depuis ce temps le prince n’a eu pour vous que mépris… et haine ?

— La pitié a remplacé la haine… Depuis qu’il m’a sue mourante… chaque jour il a envoyé le baron de Graün s’informer de mes nouvelles.

— Par humanité…

— Tout à l’heure… il m’a fait répondre… qu’il allait venir ici… Cette concession est immense, mon frère…

— Il vous croit expirante… il suppose qu’il s’agit d’un dernier adieu, et il vient… Vous avez eu tort de ne pas lui écrire la révélation que vous allez lui faire.

— Je sais pourquoi j’agis ainsi. Cette révélation le comblera de surprise, de joie… et je serai là pour profiter de son premier élan d’attendrissement. Aujourd’hui, ou jamais, il me dira : Un mariage doit légitimer la naissance de