Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/96

Cette page a été validée par deux contributeurs.

saintes que les violents ébranlements des passions les plus détestables, les plus fougueuses, ne brisent jamais entièrement… l’amour et la maternité !

Parler d’amour et de maternité, c’est dire que, chez ces misérables créatures, de pures et douces lueurs peuvent encore éclairer çà et là les noires ténèbres d’une corruption profonde…

Mais chez les hommes tels que la prison les fait et les rejette dans le monde… rien de semblable.

C’est le crime d’un seul jet… c’est un bloc d’airain qui ne rougit plus qu’au feu des passions infernales.

Aussi, à la vue des criminels qui encombrent les prisons, on est d’abord saisi d’un frisson d’épouvante et d’horreur.

La réflexion seule vous ramène à des pensées plus pitoyables, mais d’une grande amertume.

Oui, d’une grande amertume… car on réfléchit que les sinistres populations des geôles… et des bagnes… que la sanglante moisson du bourreau… germent toujours dans la fange