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même… puisque vous ne me le demandez pas.

— Il serait possible !

— Ce n’est pourtant pas faute de vous avoir par deux fois mis sur la voie, pour vous le faire comprendre… Mais bon, monsieur ne veut pas entendre à demi-mot, il me force à lui avouer ces choses-là… C’est mal peut-être… mais comme il n’y a que vous qui puissiez me gronder de mon effronterie, j’ai moins peur ;… et puis — ajouta Rigolette d’un ton plus sérieux et avec une tendre émotion — tout à l’heure vous m’avez paru si accablé, si désespéré, que je n’y ai pas tenu ; j’ai eu l’amour-propre de croire que cet aveu, fait franchement et du fond du cœur, vous empêcherait d’être malheureux à l’avenir… Je me suis dit : Jusqu’à présent, je n’ai pas eu la chance dans mes efforts pour le distraire ou pour le consoler ; mes friandises lui étaient l’appétit, ma gaîté le faisait pleurer ; cette fois du moins… ah ! mon Dieu… qu’avez-vous ? — s’écria Rigolette, en voyant Germain cacher sa figure dans ses mains. — Là ! voyez si ce n’est pas cruel ! — s’écria-t-elle — quoi que je fasse, quoi que je dise… vous restez aussi mal-