Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le savez, je n’ai pas le bonheur gai… c’est plus fort que moi…

Rigolette ne voulut pas laisser pénétrer que, malgré son gentil babil, elle était bien près de partager l’émotion de Germain ; elle se hâta de changer de conversation, et reprit :

— Vous dites toujours que c’est plus fort que vous ; mais il y a encore bien des choses plus fortes que vous… que vous ne faites pas, quoique je vous en aie prié, supplié — ajouta Rigolette.

— De quoi voulez-vous parler ?

— De votre opiniâtreté à vous isoler toujours des autres prisonniers… à ne jamais leur parler… Leur gardien vient encore de me dire que, dans votre intérêt, vous devriez prendre cela sur vous… Je suis sûre que vous n’en faites rien… Vous vous taisez ?… Vous voyez bien, c’est toujours la même chose !… Vous ne serez content que lorsque ces affreux hommes vous auront fait du mal !…

— C’est que vous ne savez pas l’horreur qu’ils m’inspirent… vous ne savez pas toutes les raisons personnelles que j’ai de fuir et d’exécrer eux et leurs pareils !