Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sortant de prison, inspirant partout l’éloignement et la crainte, le libéré n’a pu exercer, dans la résidence qu’on lui avait assignée, le métier qu’il savait ; il espérait se livrer à une profession dangereuse pour sa vie, mais appropriée à ses forces ; cette ressource lui a manqué.

Alors il rompt son ban, revient à Paris, comptant y cacher plus facilement ses antécédents et trouver du travail.

Il arrive épuisé de fatigue, mourant de faim : par hasard il découvre qu’une somme d’argent est déposée dans une maison voisine, il cède à une détestable tentation, il force un volet, ouvre un meuble, vole cent francs et se sauve.

On l’arrête, il est prisonnier… Il sera jugé, condamné.

Comme récidiviste, quinze ou vingt ans de travaux forcés et l’exposition, voilà ce qui l’attend. Il le sait.

Cette peine formidable, il la mérite.

La propriété est sacrée. Celui qui, la nuit, brise votre porte pour s’emparer de votre avoir, doit subir un châtiment terrible.