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moins bien traitées que dans les États si souvent appelés despotiques ?

Il est du moins consolant de constater que des souverains en qui réside la toute-puissance veillent si paternellement, si pieusement aux intérêts des malheureux. En raison même du pouvoir presque absolu dont ils jouissent, ce sont ces princes que l’on doit personnellement glorifier, au nom de l’humanité, d’avoir maintenu ou fondé des institutions si généreuses.

Voici la note sur l’institution de l’avocat des pauvres, qui vous semblera, je l’espère, monsieur, digne d’un vif intérêt :

« L’institution d’un magistrat chargé, aux frais du gouvernement, de la défense des pauvres, tant au civil qu’au criminel, est très-ancienne dans les États de Piémont et de Savoie. On a, à ce sujet, une constitution du duc Amédée VIII, qui remonte au quatorzième siècle.

» Voici comment ce service est maintenant organisé :

» Il y a auprès de chaque Sénat du royaume (Turin, Chambéry, Nice, Gênes et Casale) un bureau des pauvres qui se compose :

» 1o D’un avocat des pauvres qui très-souvent a le grade de sénateur, avec un nombre proportionné de substituts, selon l’étendue de la juridiction du Sénat. Ces substituts sont tous avocats, ils font partie de la magistrature et passent ensuite à des places plus éminentes ;