Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/340

Cette page a été validée par deux contributeurs.

honorable et assurée à la tête de la Banque des Travailleurs sans ouvrage, qu’on te force de fonder pour réparer et expier les outrages que tu as commis contre la société. Entre scélérats on peut s’avouer cela ; mais franchement, au point de vue de celui qui nous tient entre ses serres, la société n’aurait rien gagné à ta mort… elle gagne beaucoup à ta vie.

— Et c’est cela qui cause ma rage… et ce n’est pas là ma seule torture encore !!

— Le prince le sait bien… Maintenant que va-t-il décider de nous ? Je l’ignore… Il nous a promis la vie sauve si nous exécutions aveuglément ses ordres… Il tiendra sa promesse… Mais s’il ne croit pas nos crimes suffisamment expiés, il saura bien faire que la mort soit mille fois préférable à la vie qu’il nous laisse… Tu ne le connais pas… Quand il se croit autorisé à être inexorable, il n’est pas de bourreau plus féroce… Il faut qu’il ait le diable à ses ordres pour avoir découvert… ce que j’étais allé faire en Normandie. Du reste… il a plus d’un démon à son service… car cette Cécily… que la foudre écrase !…