Page:Sue - Les mystères de Paris, 8è série, 1843.djvu/297

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Ah ! mon digne ami ! — dit l’abbé avec une profonde et sainte admiration ; — faire tant de bien… si simplement… et, je puis le dire, si naturellement !… Je vous le répète, les gens comme vous sont rares, il n’y a pas assez de bénédictions pour eux.

— C’est que bien peu de personnes réunissent, comme Jacques, la richesse à la piété, l’intelligence à la charité — dit Polidori avec un sourire ironique qui échappa au bon abbé.

À ce nouvel et sarcastique éloge, la main du notaire se crispa involontairement ; il lança, sous ses lunettes, un regard de rage infernale à Polidori.

— Vous voyez, monsieur l’abbé — se hâta de dire l’ami intime de Jacques Ferrand ; — toujours ses soubresauts nerveux, et il ne veut rien faire… Il me désole… il est son propre bourreau… Oui, j’aurai le courage de le dire devant M. l’abbé, tu es ton propre bourreau, mon pauvre ami !…

À ces mots de Polidori, le notaire tressaillit encore convulsivement, mais il se calma.

Un homme moins naïf que l’abbé eût re-