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La physionomie de Polidori contrastait avec celle du notaire ; rien de plus amèrement, de plus froidement ironique que l’expression des traits de cet autre scélérat ; une forêt de cheveux d’un roux ardent, mélangés de quelques mèches argentées, couronnait son front blême et ridé ; ses yeux pénétrants, transparents et verts comme l’aigue-marine, étaient très-rapprochés de son nez crochu ; sa bouche, aux lèvres minces, rentrées, exprimait le sarcasme et la méchanceté. Polidori, complètement vêtu de noir, était assis auprès du bureau de Jacques Ferrand.

À la vue du prêtre tous se levèrent.

— Eh bien ! comment allez-vous, mon digne monsieur Ferrand ? — dit l’abbé avec sollicitude. — Vous trouvez-vous un peu mieux ?

— Je suis toujours dans le même état, monsieur l’abbé ; la fièvre ne me quitte pas — répondit le notaire ; les insomnies me tuent… Que la volonté de Dieu soit faite !

— Voyez, monsieur l’abbé — ajouta Polidori avec componction ; — quelle pieuse résignation ! Mon pauvre ami est toujours le