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bon nombre de cachets montés en pierres fines ; enfin plusieurs bagues, enrichies d’assez belles pierreries, brillaient aux grosses mains rouges de ce détenu nommé maître Boulard, huissier prévenu d’abus de confiance.

Son interlocuteur était, nous l’avons dit, Pierre Bourdin, l’un des gardes du commerce chargés d’opérer l’arrestation de Morel le lapidaire. Ce recors était ordinairement employé par maître Boulard, huissier de M. Petit-Jean, prête-nom de Jacques Ferrand.

Bourdin, plus petit et aussi replet que l’huissier, se modelait selon ses moyens sur son patron, dont il admirait la magnificence. Affectionnant comme lui les bijoux, il portait ce jour-là une superbe épingle de topaze, et un long jaseron d’or serpentait, paraissait et disparaissait entre les boutonnières de son gilet.

— Bonjour, fidèle Bourdin ; j’étais bien sûr que vous ne manqueriez pas à l’appel — dit joyeusement maître Boulard d’une petite voix grêle qui contrastait singulièrement avec son gros corps et sa large figure fleurie.

— Manquer à l’appel ! — répondit le recors ; — j’en étais incapable, mon général.