traits s’assombrirent, et, en reculant à son tour, il dit avec une tristesse amère :
— Ah ! c’est juste… Pardon, monsieur…
— Non, c’est moi qui dois vous demander pardon… Ne suis-je pas prisonnier comme vous ? Je ne dois songer qu’au service que vous m’avez rendu… vous m’avez sauvé la vie. Votre main, monsieur… je vous en prie… de grâce… votre main.
— Merci… maintenant c’est inutile… Le premier mouvement est tout… Si vous m’aviez d’abord donné une poignée de main, cela m’aurait fait plaisir… mais en y réfléchissant, c’est à moi à ne plus vouloir. Non parce que je suis prisonnier comme vous, mais — ajouta-t-il d’un air sombre et en hésitant — parce qu’avant d’être ici… j’ai été…
— Le gardien m’a tout dit — reprit Germain en l’interrompant ; — mais vous ne m’avez pas moins sauvé la vie.
— Je n’ai fait que mon devoir et mon plaisir, car je sais qui vous êtes… monsieur Germain.
— Vous me connaissez ?