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brigand de Coupe-en-Deux. Il coupait les autres… c’était son tour d’être coupé.

» Oui ! oui ! — dit la foule — car le montreur de bêtes était détesté de tout le monde — un triomphe à Gargousse ! un triomphe à Gringalet !

» Il faisait nuit, on allume des torches de paille, on attache Gargousse sur un banc que quatre gamins portaient sur leurs épaules ; le gredin de singe n’avait pas l’air de trouver ça trop beau pour lui, et il prenait des airs de triomphateur en montrant les dents à la foule. Après le singe venait le doyen, portant Gringalet dans ses bras ; tous les petits montreurs de bêtes, chacun avec la sienne, entouraient le doyen, l’un portait son renard, l’autre sa marmotte, l’autre son cochon d’Inde ; ceux qui jouaient de la vielle, jouaient de la vielle ; il y avait des charbonniers auvergnats avec leur musette, qui en jouaient aussi ; c’était enfin un tintamarre, une joie, une fête qu’on ne peut s’imaginer ! Derrière les musiciens et les montreurs de bêtes, venaient tous les habitants de la Petite-Pologne, hommes, femmes, enfants ; presque tous tenaient à